"Live each day as if it was the last one... One day, you will be right!"

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vendredi 4 avril 2008

Mardi 1er avril – bouhou j’ai peur (suite, et j’espère, fin)

Tiens c’était le poisson d’avril dis donc ! Il n’y a rien eu ici, même pas entre backpacker ! C’est un truc français le poisson d’avril ? Pourtant dans un pays de pêcheur, ça ne m’aurait pas étonnée de voir des mecs se balader avec un vrai poisson accroché dans le dos !

Bref, je me réveille dans un sale état. J’ai un mal de dos terrible, le mal de dos qui est présent même quand on reste immobile, plus un mal de crâne et puis il fait froid. Saleté de matelas, je suis en train de ruiner mon dos, faut vraiment que je le change. Je sens tous les ressorts et c’est de pire en pire. D’un autre côté, tout ça sont les symptomes d’une grippe, alors j’espère que ce n’est que le matelas. Bref, je me force à aller au boulot quand même. Je zappe le petit déj pour m’étirer, 30min d’étirement, d’étalage de baume du tigre (mon meilleur ami) et hop c’est parti. Ca n’a rien changé évidement, le mal est bel et bien là, vraiment vraiment douloureux. J’ai l’impression d’avoir 100ans. Ok, j’ai jamais eu 100ans, mais ça ne m’étonnerait pas qu’on se sente comme ça, et si c’est le cas, j’espère n’avoir jamais 100ans ! Et je repars vaporiser avec la même équipe. Même drame que la veille en pire parce que là c’est tôt le matin, il y a la rosée pour me montrer les jolies toiles et pour couronner le tout, les premiers rayons du soleil tombent pile poil sur le champs. C’est donc pire que la veille car je peux voir l’étendu des toiles, elles sont géantes bordel, certaines sont aussi longues que moi !! J’essaie de me dire que c’est beau, c’est vrai d’un côté c’est super beau, ces champs, ces toiles mouillées par la rosée, ce soleil qui sort entre 2 montagnes, tout brille, c’est beau à regarder, MAIS C’EST PAS BEAU A SE JETER DEDANS !!!! Franchement si j’avais mon appareil photo, j’aurais fait des photos, parce que vraiment, c’était beau, mais je suis censée marcher la dedans, j’ai mal au dos, j’ai mal au crâne, j’ai froid, je peux pas Glenn, j’te jure je peux pas… On fait 10mêtres en 10min peut être et on change de côté avec Tamara. Parait qu’il y a moins de toiles. Mouai faut pas me prendre pour une débile, c’est pas qu’il y en a moins, c’est juste que sa partie est à l’ombre donc on ne les voit presque pas !! hahahah Mais j’y vais et je bosse. 3h, les 3h les plus longues de mon existence, j’ai cru que la pause n’arriverait jamais. En plus, j’ai respiré pendant 3h le pot d’échappement du tracteur qui était juste sous mon nez, c’est immonde, ça pue, et ça a renforcé mon mal de crâne. On retourne au shed, je suis tellement épuisée que je reste 10min allongée dans la voiture qui nous a ramenée. Quand Emma voit ma tronche, elle me propose de changer. Elle fait les boites. J’aimerais tellement faire les boites… Et maintenant je me sens comme si j’avais 150ans… Elle demande à Glenn qui accepte. Et Laura remplacera Tamara qui elle a une allergie à l’herbe donc éternue en rythme environ toutes les minutes et c’est pas exagéré ! Imaginez au bout de 8h…

Quand la pause est finie je vais donc aux boites. Mais je peux voir Greg le boss s’agiter, ça a l’air de causer sérieux, on me regarde, ça s’énerve. Greg demande à Emma de retourner au « fucking boxes ». Elle s’accomplit. Je vais donc trier les bananes. J’entends Tamara lui dire que c’est bon, elle y retourne, Greg est méga énervé. Finalement il envoie Laura et Tamara. Je me sens désolée pour Tamara. Greg me demande d’aller tailler, d’un ton hyper agressif. Je suis en train d’aiguiser ma faux et il revient et me crie dessus q’il ne comprend pas pourquoi je peux pas faire ce boulot. Non il ne comprend pas, il a une remise à faire tourner, pourquoi tu peux pas faire ce putain de boulot hein? Et il s’en va sans attendre la réponse.

Ca m’a trotté… Je lui demande pas de comprendre, je lui demande seulement de me croire !! Je ne me suis jamais, jamais, jamais, jamais plainte du boulot (en dehors de ce blog et de quelques amis bien entendu). J’ai toujours fait ce qu’il m’a demandé, même quand c’était dur, même quand j’en ai bavé, même quand je me blessais pour ce boulot, JAMAIS ! J’ai bossé pour lui pendant 2mois, j’ai raté 2 jours de travail, j’ai toujours été à l’heure, toujours travailler du mieux que je pouvais, j’ai appris vite et beaucoup, j’ai fait des trucs que les filles ne sont pas censées faire, mais j’ai jamais râler, j’ai juste fermé ma gueule et gardé le sourire la plupart du temps et j’ai bossé car je suis payée pour ça. Alors aujourd’hui, je pensais franchement pas que ça allait faire des histoires ! Je me suis dis que si je demande à changer de poste, il se dira que oulalala ça doit vraiment être sérieux ! Mais non, il cherche à comprendre ! Comprendre quoi ? C’est vrai, le boulot est facile, alors pourquoi je peux pas le faire le boulot ? Mais d’un autre côté, puisque le boulot est facile et que ça ne demande pas de formation ou d’expérience, pourquoi ça serait moi qui le ferait et pas quelqu’un d’autre ? Pourquoi on pourrait pas faire des tours ? Et puis comment je peux lui expliquer que je peux pas bosser parce que mon matelas est pourri et que j’ai trop mal au dos, qu’il y a trop d’araignées et que le pot d’échappement il pue et que j’ai l’impression d’avoir pris 100ans de plus depuis ce matin ce qui m’emmène à 200ans déjà !! Alors comprendre quoi ?

C’est pour ça que je ne réponds rien à part, je peux pas Greg… C’est pour ça qu’il m’envoie aider les suspendeurs qui n’ont pas le temps de trier les sacs et que je passe un reste de journée génial à trier les sacs et suspendre les bananes car les gentils mecs me proposent de faire des tours (ouf Greg n’a rien dit quand il m’a vu suspendre et Marcus trier les sacs !!). Le problème c’est que j’ai rendu Greg tellement furieux qu’il s’en ai pris à Emma qui avait demandé à changer par pure gentillesse. Il ne l’a pas lâché de la journée, il y avait toujours un truc qui allait pas, et il l’a même fait chialer… Je me suis sentie tellement désolée… Tout ce bordel juste pour avoir voulu changer de poste, juste à cause d’araignées…

N’emêche que si la journée passe vite, mon dos est vraiment pourri. Charles me fait craquer le dos, ce qui est plutôt agréable mais pas suffisant.

En rentrant, Barbie, ma chère Barbie me propose un massage avant même que j’ai le temps de lui dire bonjour ! Un amour. J’ai donc droit à un massage et au bout de 20min je tombe dans un coma profond pour me réveiller 3h plus tard, oui oui, 3h ! Il est 19h30 ! Aaaa je me sens tellement, tellement mieux ! Mon dos est presque parfait, je suis redescendue à l’âge de 40ans, j’ai donc perdu 160ans en 3h de sommeil, et la différence s’en ressent ! Bon, mais je me sens toujours bouillante, comme si j’avais un coup de soleil sur la tête alors que je n’en ai pas. J’espère pas de fièvre, s‘il vous plait !!

Je suis même pas dans le coltare (comment ça s’écrit ?) et passe la soirée sur le balcon avec Emma et une australienne, Emma qui boit du vin blanc en se demandant comment elle a pu pleurer pour de simples boites !! On en rigole, bien sur on en rigole, on en rigole toujours après coup ! Mais n’empêche qu’on philosophe vachement la dessus : pourquoi on pleure pour des boites ? Une remarque ? Qu’est ce qui nous rend si « faible » ici ? Est-ce c’est la fatigue, l’ennuie, l’envie de bien faire c’est quoi qui nous fait perdre nos moyens alors que franchement, je devrais m’en foutre que Greg soit en colère parce que j’ai peur ! Ou Emma devrait s’en foutre qu’il lui dise que la boite qu’elle vient de poser est 3min trop à droite ! Mais non, on pleure ! Elle sait même pas pourquoi elle a pleuré ! C’est fou ! Enfin, on s’est dit que c’est tout un ensemble de choses, qu’on est loin de chez nous, qu’on se pose des questions, que l’on repart bientôt, qu’il y a des départs qui nous attristent (rappelez vous Amanda qui a quitté précipitent Tully, Emma a été effondrée), que le boulot est vraiment dur et donne trop de temps pour penser, les rencontres, le stress, la vie à 100 à l’heure qui s’arrête soudainement ici, et que si et que ça, et finalement comme on dit, c’est l’eau qui passe au dessus du pont, ou la goûte qui fait déborder le vase, ou la seconde qui fait peter les pop corn, ou la brise qui fait tomber le château de cartes, bref comme on dit, c’est un ch’ti truc de rien du tout qui nous fait exploser ! C’est dingue la vie… ne pas pleurer lors d’une rupture et pleurer pour un boite…

Sur ce, je retourne dans mon coma !

Emma et Tamara, oui je manque de photos...

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