Mardi 11 Décembre – Dédé au pays des fous !

… et là, du monde, du monde partout, ça grouille, des voitures, des bus, des gens, des machins bizarres qui roulent et qui font du bruit, on nous saute dessus toutes les 2 sec pour nous embarquer à prix très fort. Je me jette dans un coin à l’ombre et attend. Je n’entends rien mais je vois ! Marcel demande à droite à gauche des indications, je sais ce qu’il demande mais n’entends pas les réponses, alors je le suis bêtement. Finalement on monte dans un taxi. Là je n’en crois pas mes yeux, la circulation est un BORDEL comme je n’en ai jamais vu !! Il y a des traçages au sol qui visiblement sont transparents aux yeux des Filipinos ! Tout se mélange, le voitures, les bus, les jeepneys (voiture / bus), les tricycles, tout le monde double tout le monde et de tous les c^tés, les klaxonnes résonnent (c’est tout ce que j’entendsJ) et au milieu de tout ça, les piétons traversent, pour nous européens, c’est limite suicidaire !! Tout se croise, je ne comprends même pas comment ils font ! Bref, le taxi (250 pesos) nous laisse en bord de route devant un jeepney qu’il parait on doit prendre pour aller à San Fernando. Marcel parle avec le chauffeur, paye, me fait signe, on monte. Euh, on va rentrer la dedans ?!!! Un Jeepney est le moyen de locomation le plus courant aux Philippines. Un mixte entre bus et jeep, ouvert. On y grimpe par l’arrière, à quatre pattes pour moi ! Lors de l’heure de pointe, on peut s’attendre à être tassés comme des sardines ! Tout le monde est très gentil, nous aide à rentrer nos bagages et à les organiser au milieu des jambes des tous ces gens !!

Bref, on part, en faisant confiance aux directions des gens autour de nous et on descend quelque part toujours sans vraiment être sur. Aucun signe, aucune annonce, aucun panneau, c’est vraiment pratique ! On se retrouve une nouvelle fois en bord de route, toujours entourés de marée humaine. Il semblerait que l’on ai plus qu’un bus à prendre pour atteindre Botalan ! Pendant que j’attends Marcel, 4 minots de 4, 5ans se plantent devant moi, la main tendue. C’est super horrible, je leur propose une clémentine, ils n’en veulent pas, ils insistent, me regarde avec leurs yeux d’enfants, c’est vraiment horrible. Mon ouïe commence à revenir, mais pas suffisamment pour entendre correctement une phrase. Toutes les 2 sec, un chauffeur de tricycle me propose ses services, j’en ai marre, je me réfugie aux toilettes de KFC, mes règles viennent d’arriver, super, trop le moment… Je suis en plein dijonctement intérieur. Quand je sors, le bus est là, j’appelle Marcel et on saute dedans ! Le monsieur qui s’occupe de faire payer les passagers est super gentil, il nous aide bien, on lui montre sur la carte où on veut aller. On pensait se rendre à Botolan, mais finalement, 2h plus tard en voyant comme ça prend du temps, on décide de s’arrêter juste avant dans un resort qui est sur la route en bord de mer, et tenu par un australien, retour aux « sources » !! Le trajet est trèèèèèèèès long, pourtant, il n’y a qu’environ 100 bornes, mais on roule doucement, s’arrête régulièrement… On fait un arrêt de 15min, la plupart des passagers descendent et là plein de messieurs montent dans le bus pour vendre de la nourriture et de l’eau ! Maïs, hamburger, riz, des trucs bizarres, c’est super marrant !! Ca tombe bien, j’ai faim !

Je dévore ce mais, et je dois dire qu’il est tombé juste à temps !! Soeurette parlait de choc culturel il y a pas si longtemps et je dois dire que je suis en plein dedans !! Et je ne sais pas comment le gérer ! Tout est tellement différent, tellement dingue, surréaliste… Après mes 7mois sur la côte déserte ouest de l’Australie, je me retrouve dans une marée humaine, dans des jeepneys, des bus, je vais sans trop savoir où, je n’entends rien, je suis fatiguée, stressée, je n’ai qu’une envie c’est fuir et m’isoler, me jeter dans un lit et dormir, mais le bus n’arrive jamais, j’ai super mal au ventre, j’ai froid, je veux voir des voitures en ligne, des panneaux de ville pour savoir où je suis, arrêter ce bruit de klaxonne, j’ai besoin de voir un peu d’organisation dans cet désorganisation organisée, oui car pour eux, tout est parfaitement organisé !! Toutes ces maisons en bord de route, c’est tellement bizarre, quand on traverse une ville, les tricyles reviennent en force, des fois je vois une enseigne que je connais comme Western Union, ou euh c’est tout, et ça fait super plaisir. Marcel gère comme un chef, il a déjà connu ça en Thaïlande. On décide ensemble où aller et quoi faire, mais c’est lui qui gère le comment, et il assure carrément. Il fait nuit. Rien ne ressemble à la France, ou l’Angleterre, ou le Canada, ou l’Australie, RIEN, je suis complètement paumée. Et encore, j’ai de la chance, tout le monde parle parfaitement l’anglais !! Finalement, le monsieur vient nous voir, on va bientôt arriver, soulagement. On nous laisse en bord de route au milieu de nulle part, il fait nuit. On demande à un passant qui nous montre le chemin à prendre, 150m, ouf. On arrive dans un endroit avec des décorations de Noel partout, c’est jolie. La première personne que je vois est un philippino avec un fusil, sympa. Il appelle la proprio qui arrive avec le sourire. Elle nous montre des chambres, ça prend du temps mais finalement, on opte pour une hutte en bambou à moitié prix des chambres qui me convient parfaitement, pour 600 pesos. Ca y est, j’ai un chez moi. On retourne à l’accueil pour y boire un thé, je commence à me détendre. On rencontre l’Australien qui est tout content de parler avec nous et moi contente de voir une tête blanche avec un accent australien ! J

Finalement on va se coucher, il est 20h30.

On aura mis plus de 6h pour faire 100 ridicules km !!! Si Marcel n’avait pas été là, j’aurais attendu à l’aéroport jusqu’à ce que j’entende quelque chose, et je serais allée à Manila, là ou tout le monde va !!! Mais là, je suis dans un resort qui semble être tout sympa, on doit être les seuls touristes je pense, et je sais que j’ai la plage à mes pieds !! Si j’ai besoin d’info je peux demander ici, tout sera plus simple demain ! Euh, espérons !! J J’ai pris une belle claque, ça m’apprendra peut être à préparer mes voyages ! En tout cas, je dois dire que les Philippinos sont extrêmement sympas, et très serviables pour le peu que j’en ai vu.