Rien à dire d’autre que boulot comme tous les mercredi (pay day ! J) et jeudi alors voici un petit (long texte). Ma petite fofo et moi, on s’écrit des mails, pas souvent, mais 1 ou 2 fois par an, on va s’envoyer une série de longs emails sur notre vie et nos pensées. C’est arrivé il y a un mois, et puis j’ai retrouvé celui de l’an dernier, quand j’étais au canada, et j’ai trouvé rigolo de relire ce mail car on ne se rend pas compte que l’on évolue, ou change. Voici donc un extrait de ces mails :
5 mars 2006 – Toronto, Canada
Fofo : Tu rêves de faire quoi de ta vie ? Dédé : Ah, en voilà une autre bonne question. Ca risque d’être encore une longue réponse ! Je ne sais pas quoi faire de ma vie, surtout au moment présent où je suis pleine de questions et de contradictions. Je crois que je me situe entre 2 univers complètement différents. Entre la sécurité et l’aventure. Je rêve du juste milieu. Je précise. Je rêve de voyage, de camping, d’aventures, de visiter plein de pays, de voir plein de paysages, de voir le monde entier, de vivre au jour le jour, de rencontrer du monde… Voyager… Sans attache. A coté de ça, c’est pas facile car chaque fois que tu pars quelque part, tu dois tout reconstruire. Trouver du boulot (j’aime pas ca), faire connaissance avec du monde (pas si facile des fois), Retrouver des marques, rechercher un loyer. Tu vois je gaspille un argent monstre, chaque fois que je pars a l’étranger, je dois me racheter des couverts, des assiettes, une poele, merde ca m’énerve d’être dépendante d’un poele !! lol Et j’aimerais bien avoir mon petit chez moi, sachant que je veux partir, tu vois la contradiction ? Ne pas avoir d’attache me fait peur, mais en avoir trop ça colle pas ! J’aimerai avoir quelqu’un, mais le stade d’après c’est les enfants. Oui j’aimerais avoir des enfants, et tu ne peux pas te permettre d’une vie précaire quand tu es responsable d’enfants, j'aimerai bien être posé, mais je te rejoins complètement, c'est trop banal. Pour reprendre ta phrase, « C’est réconfortant de savoir comment tout fonctionne, de savoir de quoi demain sera fait. Ici, le matin, en me réveillant je sais en gros comment va se passer ma journée, et pareil pour le lendemain et la semaine d’ailleurs… pas vraiment d’imprévu. Une certaine sécurité de vie » Ca c’est ce qu’il se passe ici. C’est ce qu’il se passait aussi à Bolton d’ailleurs, en gros, et pourtant je le vivais très bien. Je pense que c’est parce que j’étais très entourée. Alors comme je te disais, je ne suis pas faite pour la solitude, mais voyager entraîne beaucoup de moments seuls. Enfin, voilà c’est encore une histoire de cœur et de raison tout ça. Alors du coup j’essaie de vivre au jour le jour en espérant que quelque chose d’extraordinaire va se passer au coin de la rue, mais ça n’arrive pas vraiment.
Niveau travail, j’aime bien faire des petits boulots, mais tu peux pas faire QUE des petits boulots. Ici, j’ai vécu 2 mois sans une tunne, 2 mois sans travail, 2 mois sans activités, j’ai du tout arrêter, la capoeira, le djumbe, les bierres avec Thibault, les petits plaisirs, tout de tout, et j’ai réalisé combien l’argent ne fait pas le bonheur mais Oh combien il y contribue ! haha Alors les petits boulots ca veut dire pas de sécurité une fois de plus, ca veut dire que tu bosses quelques mois et tu t’arrêtes, tu n’es pas bien payé en plus. Alors là ça me va très bien, parce que je sais que je ne suis pas là pour la vie, et je préfère du temporaire pour pouvoir avoir du temps pour faire d’autres choses. Mais après ? Tu me demandais ce que je veux faire après le Canada. J’aimerai changer de pays, je pensais à l’Australie mais ca me fait peur car ça veut dire encore galérer niveau tunne, galérer pour faire des rencontres, enfin ca veut dire tout ce que je t’ai dit plus haut. En même temps, qu’est ce que tu veux que je fasse à Gif? Je crois que le mieux serait un mix d’avoir un chez moi et un boulot, et pouvoir partir régulièrement !! Enfin tu vois. En même temps, je pense que partir avec quelqu’un est beaucoup plus pour moi. Genre partir avec toi à l’aventure, partir ensemble faire du bénévolat, on en a tellement parler, ca s’est moi, j’ai besoin de sécurité et changement en même temps. Enfin voilà, j’ai beaucoup de mal à expliquer facilement car j’ai ma colloc qui fait du ramdam derrière moi (l’ordi est dans la cuisine), j’espère que tu auras saisi l’idée générale, ou au moins que tu ne te seras pas endormi avant la fin !! Je ne sais pas ce que je veux !
18 octobre 2007 – Broome, Australie
Fofo me demande mon ressenti.
Bon, tu veux que je te racontes mon ressenti depuis mon arrivée en Australie… ça va être méga chaud car si tu veux tout savoir, j’ai mis un peu mon cerveau en veille cette année ! Non pas que je devienne con (enfin j’espère pas !) mais j’ai décidé de vivre cette année le plus relax que je puisse, sans me poser trop de questions sur ma vie, mes choix, mes rencontres, mes jobs, mes parents, le regard des autres… raz le bol de me poser sans cesse les mêmes questions depuis des années sans en trouver les réponses ! Alors cette année, au lieu de réfléchir, j’expérimente. J’essaie différent jobs, différents styles de vie, différentes rencontres, différents lieux, et j’écoute mon ressenti. Alors qu’en France je pensais à la retraite quand j’avais 23ans, ici j’essaie de vivre au jour le jour le plus souvent possible, ce qui je dois dire n’est pas trop difficile. Je découvre un style de vie qui me plait décidément trop. Trop car c’est encore quelque chose qui ne collera pas en France ! Quoi que, je fais ce que je veux après tout !
Travailler et voyager, s’arrêter quand on le veut et repartir quand on le veut, choisir les saisons, la température, le temps, partir sans trop savoir si l’herbe sera plus verte là bas, et s’en foutre car si elle ne l’est pas, on peut aller voir encore ailleurs ! Chercher du travail et avoir le choix 5min après entre plusieurs jobs. Arrêter de travailler quand on veut sans prévenir 15mois à l’avance. Pas de chaîne aux pieds, aux mains, non aucune chaîne d’aucune sorte. Un sentiment de liberté incessant. Voilà ce que je vis en Australie. Libre, libre d’être heureuse quand tout va mal ou d’être triste quand tout va bien, libre d’être différente, libre de courir à poil sur la plage si j’en ai envie, libre de choisir, libre de vivre. Oui car voilà, pour moi la vie c’est ce que je vis aujourd’hui. Vivre en camping et être bien entourée, avoir un petit plan à venir ou pas, travailler beaucoup pour gagner plein de sous, et partir en vacances quand on le décide, et dépenser notre petite fortune en tellement peu de temps qu’il est temps de retrouver un travail, re créer un « home sweet home », se refaire des potes, temporaires soit, mais tellement importants car c’est eux qui sont avec toi aujourd’hui! Apprécier ce qu’il se passe là maintenant tout de suite car on ne l’avais pas prévu et donc pas vu venir et surtout, ne pas chercher à savoir ce qu’il se passe là où je ne suis pas.
Ca fait 5mois que je suis en Australie (déjà ?) et je ne sais pas si Bush est toujours président, si sarkosy fait du bon boulot, si la France a gagné la coupe du monde de Rugby (c’est déjà bien que je sache qu’il y ai une coupe du monde), si Madame Tartifion a retrouvé son bébé kidnappé, ou si monsieur Robert a survécu de son cancer du doigt de pied. Et tu sais quoi ? Je m’en fou, pire, je m’en fou et contre fou. Ma vie est à Broome, entre le camping, le travail, la plage et ce qui tourne autour de ça. 5 mois que je suis en Australie, et je n’ai JAMAIS regardé les nouvelles, car jamais eu l’occasion je dois dire, ce n’est à la base pas un choix du tout. Mais je réalise combien les nouvelles sont stressantes, tout va mal, tout le monde meurt et on s’inquiète pour une bombe qui a explosé à l’autre bout de la planète. Bien sur qu’on s’en fou pas qu’une bombe ait explosé ! Mais qu’est ce qu’ils veulent que j’y fasse ? Je ne peux rien faire ! Je te donne un exemple : Si j’apprends aux nouvelles qu’un accident de moto a eu lieu à Cassis, je vais flipper, je vais essayer d’appeler ma mère que je n’aurais pas car la dite mère est en train de se prélasser sur la plage pendant que sa fille panique à l’autre bout du monde. Je vais passer une journée horrible, pleine de stress, pour… rien ! je préfère vivre ignorante et m’intéressé à ce qui m’entoure. Ca peut paraître un peu rude, un peu nombril du monde aussi d’ailleurs, mais je réalise que le stress que l’on a dans notre vie vient principalement des médias, de la pression sociale, de l’image du parfait citoyen que l’on est censé être, des images horribles que l’on nous balance tous les jours, alors que je peut voir un coucher de soleil absolument magique tous les soirs, et savourer la chance d’être toujours ce que je suis aujourd’hui.
Voilà pourquoi je veux être coupé des médias, voilà pourquoi je m’en fou de ne pas savoir ce qu’il se passe là où je ne suis pas. Attention, je parle de ce qui ne me concerne pas ! Famille et amis c’est sacré ! J’aodre recevoir des nouvelles ! Ca fera peut être de moi quelqu’un d’inculte, inculte peut être mais ici être inculte ça passe très bien tant que tu savoures ta bière avec quelques camarades !
Bref, mon ressenti ici, il est plutôt positif. J’aime la vie que j’ai, j’aime mon petit boulot que je déteste (ah bon ça veut rien dire ? oui je le déteste mais je m’en fous puisqu’il est temporaire et ce boulot est la clé de mon bonheur présent et futur proche). J’aime vivre en camping, oh oui j’aime ça tellement. J’aime partir à l’aventure, parler avec les gens, partager des moments, des idées, des rires et même des pleurs, j’aime être comprise par des jeunes qui ne me connaissent pas. On est tous différent et pourtant on a tous ce point commun : le voyage. J’aime prendre marcel dans mes bras quand il ne perd pas sans cesse mon tabac (huhu, c’est vrai quoi, il est méga chiant pour ça !), j’aime le fait que des amis d’un mois me connaissent tellement mieux que des amis de plusieurs années, j’aime tout ça et tellement d’autres choses.
Bien sur parfois tout n’est pas rose. Ca m’arrive d’avoir des sacrées chutes de moral inexplicables. Peut être par trop de bonheur, peut être la peur que tout s’arrête, peut être de la nostalgie, peut être car vivre dans l’incertitude peut être fatiguant par moment, là plupart du temps je ne sais pas pourquoi je suis toute tristoune mais c’est arrivé pas mal de fois ! […] Mais ça va quand même ! Ca reste quand même occasionnel ! Bref voilà, des hauts pour rattraper les bas, et des bas pour apprécier les hauts. C’est ma vie ici, et je l’apprécie…
Voilà, pour les personnes qui ont peur de partir pour les mêmes raisons que j’avais l’an dernier, je dois dire que toutes ces peurs n’étaient absolument pas justifiées ! La vie que je mêne ici est de loin la plus facile que je n’ai jamais eu ! Solitude, chercher du travail, faire des rencontres, trouver un loyer, ce sont des problèmes inexistant, ou presque ! Je suis partie seule, commencé mon voyage seule, et même si maintenant je voyage avec Marcel je sais que j’aurais pu faire mon petit bonhomme de chemin seule. J’ai fait le bon choix, je le sais, et je le savoure.
Merci ma Fofo de me faire écrire toutes ces pensées, c’est rigolo à relire !
2 commentaires:
Mis à part que les sautes de moral sont incrites dans les gènes féminins, la fatique accumulée (vie de patachon, qu'est-ce qu'une patache ?) n'arrange rien of course. Donc la recommandation est le repos ...
Coucou,
Je me retrouve tellement dans tes pensées !
D'ailleurs, même en France, je n'écoute pas les infos (j'ai pas la TV)...
Je le vis pas plus mal...
En ce moment, j'ai une vie de sédentaire et j'ai qu'une envie c'est de partir !
Le voyage me manque tellement...
J'aurais certainement envie de me poser un jour, mais on verra plus tard... J'accumule des sous et j'arriiiiiive !!!
Biz
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