Petit déj et en route pour le Daintree National Park ! Pour y accéder, il faut prendre le ferry qui nous fera traverser la Daintree river, traversée qui dure en tout et pour tout … 2min ! Il y a des ferries toutes les 15min donc on a même pas attendu, en 2min on était de l’autre côté ! Et quel côté !! On est complètement plongé dans un autre monde, au beau milieu de la forêt humide, la route mène jusqu’au fameux Cape Tribulation, « where the rain forest meet the ocean ». En chemin, il y a tout plein de plages, des rivières de partout, des cascades… Bref, l’entrée dans ce monde est un émerveillement.
Donc les visites du jour :
La Daintree river qui se jette dans la mer de corail / La plage que l’on ne verra pas car c’est la marée haute et il n’y a même pas 1cm restant de plage ! On se dit que ça sera sûrement comme ça partout alors on garde les plages pour plus tard.
20 cm d’eau ! Impressionnant et franchement beau !
La pointe est le fameux Cape Tribulation
5. Emmagen Creek,
dont la traversée ne peut se faire qu’en 4x4. Fin de la route pour les voitures. Il y a un « point de baignade » après 10min de marche dans la forêt à chercher le chemin effacé par les inondations, mais on a trouvé ! Trop bien, l’eau est froide et ça réveille, on est un peu endormie ! Il faut savoir que là où on se trouve, on ne peut se baigner nulle part à cause des crocodiles et des meduse-boites. Il y a seulement 2 points d’eau pour la baignade mais ça reste la rivière et c’est pas rassurant de se dire que 300m plus loin il y a un panneau « attention crocodile » et là il est écrit dans nos docs qu’on peut se baigner ! Mais si le centre d’informations dit qu’on peut, alors…… plouf, je lance un caillou, rien, un bout de bois, rien, je me lance, rien ! parfait ! De toute façon si je me fais manger par un crocodile, ça ne sera pas moi la plus malheureuse… Bref, un bon moment de détente ! :)
La route que l’on ne peut pas traverser / le coin de baignade
Un peu de gym histoire de me rappeler que mon poignet est censé être au repos !
Des sauts et toujours des sauts, je ne m’en lasse pas !!! Faut bien se réveiller après une bonne sieste !
Puis direction camping, 20$ la nuit mais cette fois il y a toilettes, douches, cuisines, bref, un vrai camping ! On plante la tente vite fait et on repart illico sur la plage, Myall Beach pour tenter de voir un coucher de soleil ! Oui je sais, on est pas sur la côte ouest, mais j’y crois moi, si je peux pas voir le soleil, peut être que je peux y voir des couleurs ? On marche très longtemps, on rigole, on parle, on fait les fous et on est loin d’imaginer que dans pas longtemps, je vais vivre la plus grosse peur que je n’ai jamais eu de ma vie (enfin je crois).
On s’arrête de marcher car la plage est coupée en deux par une sorte de rivière formée par les inondations, on ne préfère pas traverser. On s’assoit donc sur un bout de bois, on sort le vin et continue notre début de soirée. Le temps passe, la nuit tombe, les verres se vident, la mer monte, c’est beau, c’est relaxant, c’est parfait. Euh, atta atta, tu rembobines ? Le temps passe, la nuit tombe, les verres se vident, la mer monte, la mer monte… Merde Jae, la mer monte, faut se barrer de là et vite ! Mais comment j’ai pu ne pas m’en rendre compte !! Comment j’ai pu laisser la nuit tombée, hein ? Je veux dire, il fait nuit noire noire, je ne vois pas plus loin que mes pieds, la mer a déjà bouffé la plupart de la plage, on n’a pas de lampe torche, on a marché super loin, et la plage est bordé de forêt tropicale dont les micro chemins qui mènent à la route sont tellement micro que dans la nuit noire, je ne les retrouverais jamais, et je le sais. C’est parti, on marche à toute allure, on a par moment déjà les pieds dans l’eau, on arrive devant une de ces fameuses « petites rivières » causées par l’inondation et je vois Jae aller droit dedans, il se retrouve avec de l’eau jusqu’à la taille, il rigole et là je réalise : Jae est bourré, il est complètement pété, je ne comprends pas comment, il a bu 3 verres de vin, mais là n’est pas le problème, il est pété, il fait n’importe quoi, il ne réalise absolument pas l’ampleur du problème, il ne réalise pas que si on trouve pas un chemin rapidement, on va passer la nuit dans la forêt avec les serpents et autres animaux tropicaux, ou dans l’eau où des méduses mortelles et des crocodiles s’y trouvent… J’hésite à lui expliquer la situation, mais je me dis qu’il sera plus facile à gérer s’il prend ça comme un jeu, si il panique, je suis dans la merde, je suis complètement flippée. Jae me montre des petites lumières vertes au sol « regarde, ce sont les lumières du chemin, il suffit de les suivre ! ». Je me penche, j’ai du mal à imaginer des lumières là où on est… et j’ai raison, ce sont des insectes. Je lui demande de me suivre, de faire attention où il marche et de suivre exactement mes pas. Je décide de tenter une traversée de la forêt, je sais que je l’autre côté, et vraiment pas loin, il y a la route, mais je n’y vois rien, on est pied nus, il n’y a pas de chemin, c’est trop sauvage, je me plante des trucs partout, ne pas craquer, ne pas craquer. Ok, Jae, on retourne sur la plage, si on fait 2m de plus, on est perdu et on dort là, tu veux dormir là ? Non. Ok suis moi. Delphine, je suis désolée, qu’il dit. Quoi ? Ton appareil photo est trempé. Mais j’en ai rien à foutre Jae, c’est qu’un appareil photo hein, aller on y va. Oh attend, rend mon appareil photo, oh mon Dieu faites qu’il marche encore, s’il vous plait. J’allume, il marche, ok, je respire un chouilla mieux, maintenant, on a de la lumière, c’est pas génial, mais c’est mieux que rien. Et c’est reparti, les pieds dans l’eau, à éviter les trous, les arbres, faut passer entre des buissons, des trucs et des machins, toujours pas de chemin, Jae trébuche sans arrêt, il va trop vite et ne pense pas que peut être l’eau est profonde, j’ai tellement peur mais je reste concentrée, si je craque on ne s’en sortira pas, je ne peux compter que sur moi-même alors j’avance vite mais avec précaution, j’éclaire Jae derrière moi qui a enfin réalisé ce qu’il se passe, par moment, on a de l’eau jusqu’au genou mais faut pas s’arrêter, il y a un chemin, je le sais, c’est comme ça qu’on est venu sur cette plage, suffit juste de le trouver hein. Et là, je vois des lumières entre les arbres, comme si il y avait un hôtel ou quelque chose comme ça, on a plus le choix, ça a l’air vraiment tout tout proche, la foret à l’air nettement moins épaisse, je décide que c’est plus ou moins notre dernière chance. On s’enfonce à nouveau dans cette forêt mais là, c’est différent, il y a de l’espace, des lumières quelques mêtres plus loin. Ca y est, on sort de la forêt, je n’ai aucune idée où on est mais on est sauvé, on est sorti de cet enfer, je sens les larmes qui montent, la pression qui retombe, les jambes qui flageolent et je découvre avec bonheur qu’on est dans notre camping !
J’ai eu la peur de ma vie, vraiment. Je pensais que ce genre de choses ne pouvais arriver qu’aux stupides insouciants de backpackers, et je ne pensais pas que je faisais parti d’eux, je pensais que j’étais plutôt consciente des dangers. Mais non, j’ai fait parti des cons de touristes et je m’en veux énormément, parce que je sais que là, c’était vraiment une sale situation. Je n’ai aucune idée combien de temps cette marche aura durée, combien de temps on a mis à sortir de cette plage, mais ça m’a paru une éternité, j’ai eu peur, j’ai eu vraiment très très peur. J’ai du mal à m’en remettre. J’envoie Jae à la douche (froide s’il te plait jae hein !) et j’essaie de me calmer avec quelques chansons de guitare mais mon esprit ne s’arrête pas de penser. Je prépare à diner, purée-chipo, facile, chaud, et on se rempli l’estomac. Miam miam ! Je me calme, Jae a déjà oublié ce qu’il s’est passé, ou du moins, c’est comme si, donc ça me permet de penser à autre chose. On va se coucher pas longtemps après. Piou, c’était franchement pas cool…
Ca, c’est là où Jae a vu les petites lumières qui nous indiquent le chemin ! Comme c’est mignon… Et c’est là, à droite de l’eau, qu’on a tenté la traversée de la forêt ! Quand je vois ça, je me dis qu’on a bien fais de faire demi-tour…
Regardez encore la 2ème photo de Myall Beach plus tôt dans la journée, regardez bien en bordure de plage, et vous comprendrez ce que ça veut dire être coincé entre eau et forêt.
Enfin, on est sain et sauf, c’est une bonne leçon, et ça ne se reproduira pas !
2 commentaires:
where is it??
Ah là là ! Tu aurais du faire comme le petit poucet ... tu sauras pour laprochaine fois. La peur passée, il te restera une beau souvenir non ?
Enregistrer un commentaire