Mardi 25 mars – les pensées courent et se répètent

Ce qui est bien quand on fait des adieux le matin, c’est qu’on a pas toute la journée devant nous, on est pressé !! Alors les adieux sont rapides, pas le temps de s’éterniser… J’aurais voulu lui dire 150000 choses mais un mot de plus et j’aurais pleuré, et j’en ai assez. Alors ça sera des adieux plutôt silencieux et je pars au travail. Mon silence n’aura pas éviter quelques larmes évidement.

Et puis la journée passe, je taille les bananiers toute la journée, je suis seule, moi et ma musique et mon cerveau qui ne s’arrête pas. J’aimerais le mettre en pause un peu des fois, mais je n’ai pas encore trouvé le truc.

Voilà, j’ai passé la journée, sans exagération, chaque seconde de cette journée, j’ai pensé à cette histoire débile de hamac.

Je m’en veux tellement de n’avoir pas su gérer ma colère, et d’avoir été aussi nulle que lui. Non pas que je regrette mes paroles, mais je n’ai jamais été aussi violente dans les mots, je n’ai jamais su répondre au tac o tac, mais là c’est sorti tout seul. Pourtant je me connais, je pensais être plutôt polie, plutôt bien éduquée, plutôt respectueuse, mais là, c’est comme si j’étais à l’état animal, l’état sauvage, manquait plus que je le frappe et j’étais bonne pour l’asile ! Enfin voilà, je cogite, je me sens mal. évidement, je pense à m’excuser, mais là, rien que de m’imaginer en face de lui et faire des excuses ça me donne des frissons. Non, je ne peux pas faire ça, je ne peux pas m’excuser alors que c’est lui le con, c’est lui qui me doit des excuses. Je pourrais m’excuser de m’être emballée mais d’un autre côté c’est lui qui m’a envoyez chier. Pourtant je l’ai déjà fait ça, m’excuser alors que je ne me sens absolument pas coupable, m’excuser pour sauver une amitié, une relation de travail, mais là… là je ne peux pas.

Bref, j’y pense tout la journée. Je suis en colère contre moi-même, en colère contre lui, et je suis franchement pas bien toute la journée. Heureusement, je travaille encore toute seule, toujours à mettre les sacs sur les branches de bananes donc la journée passe méga vite, et je dois dire que de me sentir mal comme ça, ça me fait bosser vachement mieux. Je me suis acharnée sur ma tache, j’ai vraiment bien bossé.

De retour à l’hôtel, je me sens encore moins bien, je me cache, je prends les chemins pour éviter de voir du personnel, j’ai l’impression d’être une fugitive. J’envoie Barbie vérifier mon courrier, rien évidement… Je ne sais pas pourquoi les amis ne m’écrivent pas. Ca fait un an que je suis partie, un an que j’envoie des cartes postales aux cartes coins de la France, mais rien. Peu de nouvelles, pas de coup de fil, pas de lettre… Blasée, oui voilà c’est le mot, je suis blasée…

Je vais voir Jae, j’ai besoin de lui parler, mais voilà, sa chambre est vide, j’avais oublié… ou du moins je n’avais pas réalisé. C’est donc Barbie qui me prend sous son aile. Elle me fait parler. Ca passe de Jae à cette histoire de hamac, à mes peurs, à mes amis, 2 precisement et je pleure. C’est pas comme si je voulais pleurer, mais ça part tout seul, et ne s’arrête plus. Barbie m’engueule, pour la première fois elle prend mon rôle, celle qui remonte le moral aux autres, qui secoue, qui engueule, qui écoute et comme Ti Prout dit si bien, qui file un bon gros coup de pied au cul et j’en avais bien besoin. Elle ne comprend pas comment moi, la delphine qu’elle connaît est en train de broyer du noir, de penser noir, d’imaginer noir, de voir noir, tout est négatif, je pense trop qu’elle dit, oh oui… Mais elle a raison, peut importe ce que je dis ou ce que je fais, je ne vois plus le bon côté des choses, je m’en fais trop, j’accumule les questions et le stress alors que je devrais essayer de profiter de ma vie aujourd’hui. Oui mais comment je peux profiter quand il y a des départs et des cons qui balancent mes affaires ?

Bref, j’ai perdu 3kg de flottes mais oh que ça fait du bien ! Je me sens plus légère d’avoir pu vider mon sac, d’avoir pu me plaindre ouvertement de tout et de rien pendant 15min, d’avoir pu détester tout et rien…………… Barbie me dit que si je me sens pas bien ici alors elle partira avec moi dans l'hôtel d'à côté. Et je sais que c'est un gros effort ici car elle se plait bien, on a notre petite chambre à nous, on se sent chez nous et on n'a absolument pas envie de déménager encore. Mais qu'elle me le propose me touche énormément.

Enfin c’est pas tout, mais ici on n’a pas encore fêté Pâques ! J’attendais désespérément mardi pour vérifier que se soit moins cher, il est déjà tard, alors je file au IGA et youhou, 50% de réduction ! Alors là j’achète, déjà parce que c’est Pâques hein, et puis parce que j’aime le chocolat, que le chocolat c’est bon pour le moral, alors j’en ai bien besoin, et puis parce que je veux faire une chasse aux œufs à Barbie, comme je l’avais fait à Ruby à Toronto ! J’achète pleeeeeiiiiiiiiinnnnn et ne dépense que 16$ !!! Je cache tout ça joliment dans la chambre et appelle Barbie qui évidement joue le jeu, rolalalala so cuuuuuute !!!

J'aurais bien mis la vidéo entière mais c'était trooooop long!!

On termine par un petit DVD, The Holidays, un film sympa, girly, c’était parfait, exactement ce dont j’avais besoin !! hihi